En Algérie, un homme disparu depuis 1998 a été retrouvé… séquestré chez son voisin.
Omar Ben Omran, disparu depuis 26 ans, a été retrouvé vivant et séquestré chez son voisin dans le village d’El Guédid ce mercredi 14 mai 2024. Sa découverte met fin à un cauchemar qui a chamboulé la vie de sa famille, mais également de celui qui au moment des faits n’avait que 19 ans.
En 1998, Omar Ben Omran, alors âgé de 19 ans, disparaît du jour au lendemain sans laisser de traces. Né en 1979 au sein d’une famille de moudjahidines, Omar se rendait régulièrement au centre de formation de Djelfa, situé à 70 kilomètres de sa commune. Sa disparition a déclenché une vague de recherches intensives, impliquant la police, la gendarmerie nationale et même une émission de reality show. Malgré ces efforts, aucune piste concrète n’a été trouvée, et ses proches ont fini par le présumer mort, probablement victime de la décennie noire de la guerre civile algérienne (1992-2002).
Tout a changé lorsque, près de trois décennies plus tard, un signalement est apparu sur les réseaux sociaux. Un proche du suspect a révélé qu’un individu d’El Guédid, voisin de la famille d’Omar, le séquestrait depuis tout ce temps. Cette dénonciation a été prise au sérieux par la gendarmerie, qui a mené une perquisition à l’adresse indiquée. Ce jour-là, les policiers ont découvert Omar Ben Omran vivant, retenu dans l’enclos de bétail du suspect.
Depuis près de 30 ans, Omar était là, en dessous des membres de sa famille, incapable de crier à l’aide.
Les détails de la captivité d’Omar Ben Omran sont poignants. Selon les médias locaux, il était séquestré parmi le bétail, enfoui sous des couches de paille dans un hangar à bétail insalubre. Ses proches ont affirmé qu’il pouvait voir et entendre les membres de sa famille à travers une ouverture dans son abri de fortune, mais il était incapable de crier ou de fuir en raison d’un sort que son ravisseur lui aurait jeté. C’est de cette manière qu’il a appris, impuissant, la mort de sa mère quelques années plus tôt.
Le ravisseur présumé, un employé municipal de 61 ans, a mené une vie apparemment normale pendant toutes ces années. L’enquête préliminaire a révélé que cet homme vivait comme si de rien n’était, sans éveiller les soupçons de ses voisins. Les motivations derrière cet acte odieux restent inconnues, mais les proches d’Omar Ben Omran se souviennent d’un détail troublant : le chien d’Omar, resté plusieurs jours sur le seuil de la maison du suspect après la disparition de son maître, avait été retrouvé mort, probablement empoisonné.
Les autorités locales, par le biais du bureau du procureur du gouvernorat de Djelfa, ont confirmé l’arrestation du suspect. Ce dernier sera jugé à l’issue de son interrogatoire, avec la promesse que justice sera rendue avec toute la rigueur requise par les lois de la République.