Coronavirus : Didier Raoult sort une nouvelle étude, qui ne convainc toujours pas la communauté scientifique
Une nouvelle étude de l’IHU Méditerranée Infection préconise une bi-thérapie associant l’hydroxychloroquine et un antibiotique pulmonaire. Ses effets sont confirmés par les résultats observés sur une cohorte de 500 patients dans l’Etat de New-York.
Cette fois son groupe de recherche sur les effets de l’hydroxychloroquine comprenait 80 patients et patientes, contre 20 dans la précédente
« Nous confirmons l’efficacité de l’hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, ndlr) associée à l’azithromycine (un antibiotique, ndlr) dans le traitement du Covid-19 », écrivent Didier Raoult et son équipe en conclusion de la nouvelle étude. Mais nombre de scientifiques ont fait valoir samedi qu’il était impossible de tirer cette conclusion sur la seule base de cette étude, en raison de la manière dont elle est élaborée.
Pas de contre-groupe
Leur principal reproche : l’étude ne comprend pas de groupe-contrôle (ou groupe-témoin, c’est-à-dire des patients à qui on n’administre pas le traitement étudié), et il est donc impossible d’établir une comparaison pour déterminer si c’est bien le traitement qui est à l’origine de l’amélioration. « Non, ce n’est pas énorme, j’en ai peur », a ainsi twitté le Pr François Balloux, de l’University College de Londres, en réponse à un tweet enthousiaste qui qualifiait « d’énormes » les conclusions de l’étude.
C’est une étude sans groupe-contrôle « qui suit 80 patients avec des symptômes assez légers. La majorité des patients se remettent du Covid-19, avec ou sans traitement à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine », a-t-il développé, à l’unisson de nombreux autres scientifiques sur les réseaux sociaux. « Il y a fort à parier que cette nouvelle étude ne convainque que les convaincus », a pour sa part estimé Heidi. news, média en ligne suisse spécialisé dans la science, en livrant une analyse critique de l’étude.
Le Pr Raoult est au centre d’un débat mondial sur l’utilisation de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine pour combattre le coronavirus. Certains médecins, certains pays et des élus appellent à administrer largement de l’hydroxychloroquine, qualifiée de « don du ciel » par le président américain Donald Trump. Mais une vaste partie de la communauté scientifique et des organisations sanitaires appellent à attendre une validation scientifique rigoureuse, en mettant en garde contre les risques possibles.