Vendredi 31 mai 2024, une attaque au couteau a semé la panique au centre-ville de Mannheim, dans le sud-ouest de l’Allemagne. L’incident, qui s’est déroulé peu après 11h30, a entraîné des blessures graves pour plusieurs personnes, dont un militant anti-islam et un policier. Les autorités enquêtent sur les motifs de l’agresseur, alors que le chancelier allemand et d’autres responsables politiques dénoncent une violence inacceptable.
L’agresseur, armé d’un couteau, a attaqué plusieurs personnes sur la place du marché de Mannheim, une ville de 300 000 habitants située au sud de Francfort. L’incident s’est produit à proximité d’un stand du Mouvement citoyen Pax Europa (BPE), une organisation connue pour ses positions critiques à l’égard de l’islam. Selon les forces de l’ordre, l’agresseur a été neutralisé par la police, après avoir été touché par des tirs d’arme à feu.
Des images de l’attaque circulant sur les réseaux sociaux montrent l’assaillant donnant des coups de couteau à plusieurs personnes, avant d’être maîtrisé par la police. Un policier, blessé lors de l’intervention, a été poignardé à plusieurs reprises près de la tête.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a réagi sur X (anciennement Twitter), qualifiant la violence de « totalement inacceptable dans notre démocratie ». Il a ajouté que l’auteur de cette attaque devait être sévèrement puni. La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a évoqué la possibilité d’un acte islamiste, soulignant le danger des actes de violence islamiste contre lequel les autorités mettent en garde depuis longtemps.
Parmi les personnes blessées figure Michael Stürzenberger, 59 ans, une personnalité connue pour son activisme anti-islam en Allemagne. Il a été blessé notamment au visage et aux jambes. Stefanie Kizina, une des responsables du BPE, a précisé que Stürzenberger s’apprêtait à intervenir lors du rassemblement.
Stürzenberger, ancien journaliste et porte-parole du parti conservateur bavarois CSU à Munich, s’était radicalisé ces dernières années, rejoignant des mouvements d’extrême droite et anti-islam. Il est connu pour ses positions virulentes contre l’islam et avait notamment milité contre la construction d’une mosquée à Munich.
L’attaque de Mannheim survient dans un contexte de vigilance accrue en Allemagne face à la menace islamiste. Ces derniers mois, plusieurs opérations policières ont visé des milieux islamistes, permettant d’éviter des attentats. Trois mineurs soupçonnés de préparer un attentat terroriste ont été arrêtés en avril, et deux djihadistes afghans présumés ont été interpellés en mars pour avoir planifié une attaque près du Parlement suédois.
L’attaque djihadiste la plus meurtrière en Allemagne remonte à décembre 2016, lorsqu’un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe État islamique avait fait douze morts sur un marché de Noël à Berlin.
Pour l’heure, les motivations de l’assaillant de Mannheim restent incertaines. La police n’a pas encore confirmé le caractère politique de l’agression. Les enquêteurs s’efforcent de déterminer si l’attaque avait un mobile islamiste, ce qui pourrait ajouter une nouvelle dimension à la menace sécuritaire en Allemagne.
Les autorités ont déployé un important dispositif de sécurité autour du lieu de l’attaque, et les personnes blessées ont été hospitalisées, certaines ayant dû être opérées en urgence. Les images « horribles » de l’agression, selon les mots du chancelier Scholz, continuent de choquer et de susciter des réactions de condamnation à travers le pays.
En attendant les résultats de l’enquête, les responsables politiques appellent à l’unité et à la vigilance face à toutes formes de violence qui menacent la démocratie et la sécurité publique en Allemagne.
