Le football camerounais est en pleine ébullition, non pas à cause des performances sur le terrain, mais en raison des tensions palpables au sein de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). L’épicentre de cette tourmente ? Une confrontation houleuse entre le président de la fédération, Samuel Eto’o, et le sélectionneur récemment nommé, Marc Brys. Retour sur une semaine tumultueuse qui a secoué le monde du sport camerounais.
Tout a commencé avec la diffusion d’une vidéo virale montrant une altercation entre Samuel Eto’o et Marc Brys. Dans cette vidéo, Eto’o, visiblement en colère, adresse des reproches cinglants à Brys. « Je suis le président. Vous ne faites pas la politique au Cameroun. Vous, vous ne décidez pas ! » a-t-il crié, insistant sur son autorité et son rôle prépondérant au sein de la fédération. Eto’o, l’ancienne star de Barcelone, n’a pas mâché ses mots, soulignant qu’en tant qu’ancien footballeur de haut niveau, il mérite un respect inconditionnel.
Une Confrontation avec le Ministère des Sports
La situation s’est compliquée avec l’intervention de Cyrille Tollo, conseiller technique au ministère des Sports, lors d’une réunion à la FECAFOOT. Après un échange tendu avec Tollo, que Eto’o a finalement fait évacuer, la confrontation avec Brys a atteint son paroxysme. « Vous ne me parlez pas comme ça Monsieur le sélectionneur. N’oubliez pas, en tant que footballeur, vous, vous ne pouvez jamais me parler comme ça, » a déclaré Eto’o, ajoutant que Brys était entraîneur grâce à sa nomination.
Marc Brys, de son côté, a tenté de défendre sa position, rappelant à Eto’o qu’il était entraîneur par la volonté du ministère et non de la fédération. Cette situation a mis en lumière un conflit de pouvoir entre la FECAFOOT et le ministère des Sports, chacun revendiquant son autorité sur la nomination et la gestion de l’équipe nationale. Brys, stoïque face aux attaques verbales d’Eto’o, a souligné la nécessité de respect mutuel et de collaboration pour le bien du football camerounais.
L’atmosphère était électrique lors de cette réunion, avec Eto’o déclarant : « Arrêtez un peu ce bordel ! Il est temps d’arrêter ce bordel ! Vous pensez que vous êtes dans quel pays ? Vous pensez que je peux faire ça en Belgique ? ». Des mots forts qui ont révélé l’intensité des tensions internes. Brys, malgré la pression, a maintenu son calme, se limitant à des réponses mesurées, mais fermes, face aux invectives de son président.
Cette altercation publique a des répercussions majeures pour la FECAFOOT et le football camerounais. À l’approche de matchs cruciaux, dont celui contre le Cap-Vert le 3 juin prochain, l’unité et la stabilité de l’équipe sont plus que jamais nécessaires. Cependant, cette crise expose des fractures profondes au sein de la gouvernance sportive camerounaise, mettant en péril les préparations et la cohésion de l’équipe.